Comprendre et prévenir la maladie de la tâche noire du rosier

tache noire sur rosier

 Comprendre l’origine de la maladie de la tâche noire du rosier: Le printemps embaume nos jardins de ses mille parfums, et les rosiers y tiennent une place de choix. Mais derrière leur élégance se cache parfois une réalité moins réjouissante: l’apparition de la maladie de la tache noire sur leurs feuilles. Il s’agit du signe d’une maladie fongique redoutée des jardiniers. L’humidité persistante favorise son développement.

Comment reconnaître cette maladie ? Quels gestes adopter pour l’empêcher de se propager ? Faut-il traiter et, si oui, comment le faire sans nuire à votre jardin ni à l’environnement ? Cet article vous offre des conseils pour comprendre et prévenir la maladie de la tache noire chez les rosiers. Avec des conseils pratiques, des variétés à privilégier et des solutions respectueuses de la biodiversité, vous pourrez enfin profiter pleinement de votre jardin.

tâche noire sur rosier

Qu’est-ce que la maladie de la tache noire ?

Depuis le début du printemps nous alternons entre épisodes pluvieux et fortes chaleurs. Cette humidité persistante, combinée à la montée des températures, crée un environnement idéal pour le développement des champignons. Ceux là même qui attaquent les feuilles des rosiers. Ces champignons se manifestent par l’apparition de taches foncées qui s’étalent, nécrosant les tissus foliaires. Parfois, ils provoquent un jaunissement des feuilles qui finissent par tomber prématurément. Si l’attaque est trop sévère, le rosier perdra une grande partie de son feuillage. Ce qui réduit sa capacité à effectuer la photosynthèse et l’affaiblira notablement. En conséquence, sa croissance ralentira et sa floraison sera moins abondante, voire le rosier pourra paraître misérable, voire mourir.

Quelle est la cause de la maladie de la tâche noire sur le rosier?

La maladie de la tâche noire du rosier est une maladie cryptogamique, c’est à dire une maladie due à un champignon parasite. En l’occurrence, le champignon coupable répond au nom de diplocarpon ou Marsonina selon son stade de développement. Plusieurs champignons peuvent être en cause simultanément, notamment la marsonia, l’anthracnose et le mildiou. Cependant, les jardiniers parlent généralement de « maladie de la tache noire » sur le rosier car il est souvent difficile d’identifier précisément le champignon responsable. De plus, la méthode de lutte est similaire pour tous ces champignons, rendant cette distinction secondaire.

Évolution du champignon responsable de la tâche noire sur le rosier

Lorsqu’il prolifère sur le feuillage et les rameaux d’un rosier, le champignon forme de nombreuses taches jaunes puis noires qui donnent un aspect disgracieux aux rosiers. Ce champignon n’est pas directement toxique mais il fragilise le rosier notamment en le défeuillant parfois totalement et le rosier devient alors plus sensible à d’autres attaques. Il est également très contagieux car chaque tache noire peut contenir jusqu’à 30000 spores (c’est à dire des « graines » de champignon) qui vont se répandre très facilement dans tout votre jardin grâce au vent et à la pluie. Pour être sûr qu’il s’agit bien du Marsonia, regardez au dos des feuilles. S’il est sain, ce n’est pas le Marsonia. Il peut alors s’agir d’un autre champignon nommé Cercospora ou de simples brûlures de soleil après la pluie quand les gouttes font un effet de loupe.

Comment réagir face aux premiers symptômes ?

Lorsque vous observez les premiers signes de la maladie de la tâche noire sur votre rosier, il est important de rester calme et de comprendre que les rosiers, comme toutes les plantes vivantes, peuvent traverser des périodes de fragilité. Il est tout à fait normal de voir quelques feuilles malades sans que cela nuise à la santé générale de la plante. J’ai moi-même vu des rosiers très atteints une année, mais en bien meilleure forme l’année suivante. Quelques feuilles atteintes ne compromettent pas la floraison ni la vigueur du rosier. Pour limiter l’humidité, mieux vaut arroser au pied du rosier en évitant soigneusement de mouiller les feuilles. On veillera également à une bonne aération de la ramure grâce à une bonne taille même en cours de saison si nécessaire.

Les traitements et alternatives naturelles

Autrefois, les jardineries proposaient une multitude de produits chimiques censés guérir les rosiers malades. Aujourd’hui, ces produits sont interdits à la vente pour les jardiniers amateurs. Ceci est une bonne chose car ils sont souvent très nocifs pour le sol, ses micro-organismes, et même pour la santé des jardiniers.

Alors, que faire ?

La première étape consiste à choisir des rosiers résistants aux maladies. Résistant ne signifie pas immunisé, mais la différence est notable. Certains rosiers ont une prédisposition génétique au marsonia. Il faut donc si possible éviter ces Rosiers sensibles et privilégier les rosiers ADR (label allemand). Le label rouge français est aussi sélectionné pour sa résistance aux maladies les plus courantes.  Un rosier médaillé lors d’un concours sera généralement résistant. Ces labels  garantissent une excellente santé des rosiers. Parmi les variétés anciennes, certaines sont également réputées pour leur robustesse, comme les rosiers Meilland tels que Mozart ainsi que les rosiers rugueux.

Conseils pour une culture saine des rosiers

Si vous choisissez un rosier pour son parfum ou son esthétique, il est essentiel de soigner sa plantation. Installez-le dans un sol riche et profond, fertilisez-le selon la nature de votre terre. Assurez-vous qu’il bénéficie d’un emplacement ensoleillé et bien aéré. Évitez qu’il soit trop serré entre d’autres plantes pour que les feuilles sèchent rapidement après la pluie. En effet, l’humidité favorise le développement des champignons.

Arrosez régulièrement les jeunes rosiers (moins de deux ans) en profondeur, en mouillant le sol plutôt que le feuillage. Évitez aussi les massifs composés uniquement de rosiers, car les monocultures facilitent la propagation des maladies. Intégrez des vivaces et des annuelles pour diversifier et embellir votre jardin toute la saison.

Tout au long de l’année, pensez à enlever les feuilles malades pour limiter la contagion. En hiver, ne laissez pas de feuilles mortes sur les plantes ou au sol, car les spores des champignons survivent à cette période. Ramassez-les et ne les mettez pas au compost pour éviter la réinfection au printemps.

par exemple, vous pouvez remplacer le paillage autour des rosiers, en transférant l’ancien autour des framboisiers, qui ne sont pas sensibles à ces champignons, et en posant un paillage neuf et sain.

 Le débat sur les traitements à base de cuivre

Certains recommandent la bouillie bordelaise, un mélange de chaux et de sulfate de cuivre, traditionnellement utilisé contre ces maladies. Cependant, bien que ce traitement semble anodin, le cuivre est toxique pour le sol et les organismes bénéfiques indispensables à la santé du rosier. Il ruisselle avec la pluie et peut s’accumuler dans la terre, affectant aussi les jardiniers et leurs animaux domestiques. En 2018, la revue 60 Millions de Consommateurs a mis en lumière cette toxicité.

Des alternatives naturelles à base d’ortie ou de prêle sont parfois proposées, mais elles ne peuvent pas guérir un rosier malade et sont surtout efficaces en prévention. Leur efficacité réelle reste d’ailleurs sujette à débat, et leur application demande du temps et de l’énergie.

un jardin naturel et équilibré

Il est normal d’être attristé de voir un rosier malade. Mais il faut garder à l’esprit que la nature est un équilibre. En choisissant des variétés résistantes, et en adoptant une bonne hygiène de culture, il est possible de limiter fortement les maladies. Ainsi, vous pourrez profiter d’un jardin naturel, sain et beau tout au long de la saison sans recourir à des traitements chimiques.

Je vous souhaite bonne chance avec vos rosiers et un excellent jardinage naturel !

 

 

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