Le sujet de la maladie du buis pourrait faire l’objet de plusieurs articles. En effet les Buis ont une longue histoire en termes de culture. Déjà, ils ont été très utilisés pour la fabrication des instruments à vent de la famille des bois par les tourneurs dès le XVIe siècle en Europe. Ce sont souvent des plantes ligneuses dans les paysages bâtis et les jardins historiques. Dans de nombreuses régions du monde, non cultivé, le buis indigène est également un composant commun des écosystèmes, avec de multiples espèces classées comme menacées.
Ces dernières années, le buis fait l’objet d’attaques de plusieurs bio agresseurs entraînant d’importants dégâts. La pyrale du buis et le champignon Cylindrocladium buxicola responsable de la maladie dite de la brûlure du buis, en sont deux agents extrêmement agressifs.
La brûlure du buis est une maladie d’origine fongique des plantes ornementales de la famille des Buxacées.
Pour comprendre cette maladie il faut s’intéresser aux multiples aspects biologiques et génétiques des agents pathogènes en cause ainsi qu’à la sensibilité des plantes hôtes.
Deux espèces sœurs de champignons du genre Calonectria provoquent cette maladie du buis. En raison de révisions taxonomiques, on peut trouver plusieurs noms associés à ces agents pathogènes. Les noms de champignons souvent associés à la maladie de la brulure du buis sont : Volutella buxi, Calonectria pseudonaviculata ou encore Cylindrocladium buxicola.
Parmi les différents cultivars de buis, le Buxus Sempervirens ou buis anglais est l’une des espèces les plus couramment cultivées mais également les plus sensibles à la brûlure du buis.
Il s’agit d’un champignon parasite du buis. Il provoque la mortalité des feuilles et des rameaux. Selon les récentes publications du ministère de l’agriculture, l’origine de ce champignon n’est pas réellement connue. Il a été découvert au Royaume-Uni pour la première fois en 1994 dans une pépinière du Hampshire, et en Nouvelle-Zélande par la suite en 1998.
Ils se manifestent par des tâches noires sur les feuilles qui finissent par fusionner et recouvrir totalement la feuille. Des stries de couleur brun-foncées à noires se forment également sur l’écorce des rameaux. Ces stries progressent de la base vers le sommet de la plante. Dans des conditions d’humidité élevée, un mycélium blanc se forme sur la face inférieure des feuilles atteintes. Les spores sont responsables de la dissémination de la maladie à courtes distances.
Les échanges de plants contaminés expliquent probablement son apparition progressive dans de nombreux pays. A termes, les feuilles chutent et les rameaux meurent. La maladie affecte non seulement très fortement l’esthétisme des buis ornementaux, mais peut conduire à des mortalités importantes en milieu naturel.
Les deux bioagresseurs constituant une menace pour les buxaies et les sous-étages de buis sur le territoire, il est recommandé de signaler toute présence, en particulier dans les buxaies (forêt où prédomine le buis) naturelles.
L’attaque de ce champignon peut-être fatale aux buis en 2 ans. Les premiers symptômes de sa présence sont un jaunissement de certaines zones du feuillage, qui de jaune virent au brun, puis au gris ou au noir. Les mêmes symptômes se manifestent rapidement sur les jeunes rameaux ainsi les bois plus âgés. Dans un premier temps, les feuilles ne se détachent pas des branches. Le champignon a tendance à se manifester par endroits, et pas sur l’ensemble du sujet. Généralement, les dommages se manifestent au début par quelques petites taches qui, la seconde année, s’étendent pour recouvrir de grandes surfaces.
C’est souvent après la taille que les champignons attaquent. Ils prolifèrent quand il y a de l’humidité dans l’air. Le mieux donc lorsque l’on taille c’est d’intervenir par temps sec. Après avoir taillé, afin de prévenir toute attaque, vous pouvez appliquer de la bouillie bordelaise, riche en oxyde de cuivre. La bouillie bordelaise s’utilise en prévention.
Face à la brûlure du buis, dans l’urgence, nous poussions être tentés de traiter avec des fongicides afin de limiter les dégâts. Le meilleur moyen me direz-vous de stopper la propagation de la brulures à nos jolies haies taillées. Cependant, en lieu et place de cette méthode, choisir de renforcer la plante par des produits naturels ou des bio stimulants à base d’extraits végétaux parait être la solution qui marche le plus dans la durée. En effet le but est d’arriver à une logique toute simple: si l’on veut être moins malade, il suffit de se maintenir en forme. Avoir une alimentation équilibrée permet de se maintenir en bonne santé. Pour la plante aussi ce procédé fonctionne: plutôt que de traiter en curatif l’objectif ici va être de faire du préventif par des apports de bio-stimulants.
Pour cela, vous avez plusieurs façons de faire:
En résumé, maintenez la vigueur de vos buis. Plusieurs champignons évoluent sur des plantes affaiblies. Lorsque la plante est poussante, le tissu cicatriciel rétablie vite les plaies causées par les tailles.
La pyrale du buis (Cydalima perspectalis) est un papillon nocturne qui peut engendrer de très sévères défoliations sur le buis. Originaire d’Asie (Chine, Japon, Corée), elle a été détectée en Europe pour la première fois en 2006 en Allemagne dans la région de Bâle.
En France, (source: ministère de l’agriculture), l’insecte a été découvert pour la première fois en Alsace en 2008 (à proximité de la première détection allemande), puis en Ile-de-France en 2009. Il est également présent dans d’autres pays européens (Hollande, Suisse, Royaume-Unis, Italie, Belgique…). La chenille a une tête noire, son corps est vert clair, strié longitudinalement de vert foncé, et ponctué de verrues noires et de longs poils blancs.
La pyrale n’a pas réellement de prédateur capable de réguler les populations.
Dès le mois de mars, les chenilles se nourrissent des feuilles de buis.
Après 4 semaines au stade de chenille, elles tissent leur cocon pendu par la queue entre les feuilles. Elles en sortiront sous forme de papillon adulte. Les œufs sont pondus sur la face inférieure des feuilles. La pyrale peut produire 2 à 3 générations par an. La dernière génération passe l’hiver sous forme de chenille dans des cocons tissés entre les feuilles du buis. Les chenilles en émergent en mars : les dégâts s’observent donc dès le début du printemps.
Les premiers signes relatifs à la présence de la Pyrale sont de très importantes défoliations. Les vols de papillons de pyrale du buis s’observent entre les mois de juin et d’octobre.
Nos buis disposant de feuilles en bonne santé attirent ce fameux papillon qu’est la pyrale du buis. Nous sommes d’accord, c’est plus la chenille qui a marqué les esprits. Mais avant d’être chenille au départ c’est le papillon qui dépose ses œufs. En bien ce papillon, il faut connaitre sa période d’ arrivée. Pour cela, répartissez les pièges à phéromones dans tout votre jardin. Essayez de relever les pièges régulièrement aux périodes sensibles. Ensuite, déclenchez le traitement entre 7 et 10 jours après la capture la plus importante.
Contre la pyrale, une solution très efficace consiste à asperger les buis infectés par du bacillus thuringiensis. Il s’agit d’un produit utilisable en agriculture biologique.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires vos astuces pour maintenir vos buis en bonne santé 😉
Wahoo c’est super pointu … on voit la passion…
Merci pour cet article très instructif. J’aime beaucoup quand vous dites que finalement c’est comme pour l’homme, mieux vaut renforcer ses défenses naturelles que contrer la maladie. Là où je vis en Provence on trouve du buis dans les collines et j’en ramasse pour des infusions (antivirale naturelle). Savez vous si ces maladies les touchent aussi ou bien si le fait qu’elles soient « sauvages » les renforcent naturellement ? Merci 😊
Merci pour votre commentaire Stéphaële 🙂
Mêmes si certaines variétés de buis d’ornement semblent plus fragiles, La présence de ces maladies a malheureusement bien été détectée en milieu naturel aussi bien pour la brulure du buis que pour la pyrale du buis.